La nouvelle loi allemande sur l’immigration des travailleurs qualifiés : une farce en plusieurs actes

Si la nouvelle loi allemande sur l’immigration des travailleurs qualifiés était une représentation théâtrale, elle serait certainement une comédie, mais qui dérive involontairement vers la tragédie. On pourrait presque penser que la loi est le résultat d'une séance de brainstorming qui a eu lieu lors d'un afterwork dans un ministère berlinois - ambitieuse en théorie, mais amateur en pratique.

Loi sur l'immigration des travailleurs qualifiés
Nouvelle loi sur l'immigration qualifiée 3

Commençons par le point culminant : outre les magiciens du numérique - les informaticiens - les vétérinaires sont désormais également répertoriés comme professions en pénurie. Une avancée remarquable, pourrait-on penser, qui devrait faciliter l’accès des vétérinaires étrangers. Les réglementations ont été assouplies ; Là où le niveau B2 en allemand était autrefois requis, un simple A1, complété par un B2 en anglais, suffit désormais. Sur le papier, cela ressemble à une politique moderne et cosmopolite qui vise à lutter de manière ciblée contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

Mais comme le dit le proverbe : le diable est dans les détails – ou en l’occurrence dans la bureaucratie allemande. Si l'on s'adresse, plein d'espoir, au conseil régional qui décide de l'approbation, le chaos bureaucratique apparaît rapidement. Le conseil régional se réfère à une lex specialis supérieure à la loi sur l'immigration qualifiée et ne contient pas ces conditions simplifiées. C'est donc un retour à la case départ, alors que le conseil régional reste à droite avec un haussement d'épaules. On pourrait penser que la loi a été élaborée tard dans la nuit, avec des aiguilles brûlantes, sans consulter les autorités chargées de sa mise en œuvre.

Et même une fois que vous avez laissé ce cauchemar kafkaïen derrière vous, la prochaine course à obstacles bureaucratique vous attend : l'ambassade du pays candidat, l'agence pour l'emploi, le bureau local de l'immigration - chaque autorité avec ses propres règles et procédures soigneusement gardées. La solution à ce problème fut l’introduction du procédé accéléré, une invention aussi allemande que la choucroute. Pour un montant de 411 euros, tout devrait être regroupé au bureau de l'immigration, une approche qui semble presque trop belle pour être vraie.

Et en fait, c'est trop beau pour être vrai. Car si l’employée responsable n’occupe qu’un demi-poste et que son seul collègue a été rationalisé, le « processus accéléré » se transforme en marathon plus vite qu’on ne peut dire « efficacité ». Les semaines se transforment en mois et ce qui était censé être une solution orientée service se transforme en synonyme d'inertie administrative.

En fin de compte, l’employeur se retrouve non seulement privé des travailleurs qualifiés dont il a un besoin urgent, mais aussi avec une profonde méfiance à l’égard d’une politique qui promet beaucoup et ne donne pas grand-chose. Le message envoyé ici est clair : l’Allemagne a peut-être été autrefois une nation industrielle de premier plan, mais lorsqu’il s’agit d’intégrer des travailleurs qualifiés internationaux, elle ressemble davantage à un pays en développement.

La nouvelle loi sur l’immigration des travailleurs qualifiés constitue donc moins une étape importante sur la voie d’une société plus ouverte qu’un monument aux insuffisances, un témoignage de la distance entre la réalité et la rhétorique politique. Une plaisanterie amère dont personne ne rit, du moins ceux qui tentent de se frayer un chemin vers l'Allemagne à travers ce fourré.

Mon avis : La nouvelle loi sur l’immigration des travailleurs qualifiés – symbole de l’échec de la coalition des feux tricolores

Après 16 ans de ce que l’on appelle souvent « l’ère de stagnation » sous Angela Merkel, la coalition des feux tricolores est arrivée avec la promesse d’apporter une bouffée d’air frais à la politique allemande. Mais la nouvelle loi sur l’immigration des travailleurs qualifiés s’avère n’être qu’une douce brise qui fait à peine bouger les dossiers poussiéreux dans les bureaux.

La loi, qui visait vraisemblablement à simplifier l’immigration de spécialistes hautement qualifiés et ainsi à contrer la pénurie de travailleurs qualifiés en Allemagne, révèle au contraire le fossé profond entre une politique ambitieuse et une réalité qui donne à réfléchir. C'est comme si la coalition des feux de circulation s'était fixé pour objectif de ne pas mettre un terme à la politique de Merkel consistant à rester à l'écart, mais plutôt de la poursuivre dans le cadre d'un nouveau paquet dynamique. Un arrêt dynamique, si vous voulez.

La loi incarne une odyssée bureaucratique pleine d'absurdités : les vétérinaires , désormais considérés comme des métiers en pénurie, sont censés bénéficier d'exigences linguistiques assouplies, mais à y regarder de plus près, cette promesse se révèle être un mirage trompeur. La réalité est un labyrinthe bureaucratique dans lequel la main gauche ne sait pas ce que fait la main droite et dans lequel un soi-disant soulagement est contrecarré par d’autres réglementations.

La procédure accélérée, qui s'apparente plutôt à une promenade tranquille, et le fait que les agents responsables des autorités soient surchargés ou indisponibles ajoutent une note tragi-comique à l'ensemble. L’ironie est que tout cela se produit dans un pays qui aime se considérer comme une terre de poètes, de penseurs et d’ingénieurs. Mais à quoi servent les esprits les plus brillants s’ils doivent capituler devant une montagne de paperasse ?

En bref, la nouvelle loi sur l'immigration des travailleurs qualifiés est un excellent exemple de l'incapacité de la coalition des feux de circulation à se différencier efficacement des années de stagnation sous Merkel. Au lieu de faciliter l’immigration urgente de travailleurs qualifiés, nous abordons un autre chapitre de l’histoire de la bureaucratie allemande, qui est presque admirable par son incapacité à apporter des solutions pratiques. Une plaisanterie amère qui se fait malheureusement au détriment de l’économie allemande et des nombreux spécialistes qualifiés qui doivent chercher le bonheur ailleurs.

Votre Sven Jan Arndt, co-PDG de doc4pets GmbH

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